Le 29 avril 2017, dans le stationnement de «Chouette à voir» près de Saint-Jude, des membres du CBV Salvail (comité de bassin versant de la rivière Salvail) avec l’appui de  politiciens locaux comme les maires , M  Roger, M Jobin et la préfète de la MRC, Mme Morin, se sont rassemblés pour un événement fort attendu. Cependant, on déplore  l’absence d’un membre actif de notre comité; M de Bellefeuille, n’a pu être des nôtres pour des raisons de santé.

En septembre 2011, M de Bellefeuille avait participé à une première corvée de nettoyage de la rivière; son enthousiasme allié à son énergie l’avait amené à briser une rame de notre chaloupe; on le taquine encore au sujet de cet épisode. En effet, dès ce moment, le comité rêvait de moyens à prendre pour rendre la Salvail accessible au  grand public.

À première vue, certains pourraient croire  que la Salvail nʼest qu’une simple décharge pour drainer les fermes agricoles situées au nord de Saint-Hyacinthe. Mais cet affluent de la Yamaska est beaucoup plus que ça. Cʼest une vraie rivière qui a un parcours sinueux de 31 km avec un bassin versant de 225 km. carrés. Avec la rivière Huron, situé plus à l’ouest, ces deux rivières furent une importante route à l’époque préhistorique pour les amérindiens  qui voulaient passer de la Yamaska au Richelieu.

Il nous reste beaucoup de travail à faire car notre rivière Salvail a de nombreux problèmes. Non seulement avons-nous eu un glissement de terrain mortel en 2010, nous avons aussi un débit d’eau variable et beaucoup d’érosion. En ce jour du lancement, cette érosion a déjà laissé une imposante couche de limon sur la deuxième descente, située  à Saint-Louis, à quelques pas de la Yamaska. Oui, nous devons réduire l’érosion de la Salvail et ainsi que la «turbidité» de la Yamaska.  C’est pourquoi nous avons un programme pour encourager les agriculteurs à respecter les bandes riveraines. En ce qui a trait à l’assainissement des eaux, il faut convaincre les municipalités- et les payeurs de taxes- pour qu’elles traitent leurs eaux usées. Enfin, il faut éduquer les agriculteurs pour qu’ils fasse les épandage d’engrais d’origine animale selon les règles de l’art.

Loin des yeux, loin du cœur, dit le proverbe. C’est pourquoi nous voulons rendre notre rivière accessible en canot ou en kayak. Si des personnes la voient de près, ils l’aimeront… et, c’est notre conviction, la protégeront. Déjà en 2011, je décrivais une randonnée sur la Salvail; «...Cʼest en défilant sur lʼeau entre les berges assez élevées, parsemées dʼarbres qui font une haie dʼhonneur, et dans un silence religieux, que je commence à comprendre tout lʼattrait de cette rivière! Parfois, les arbres font même une voûte au-dessus de nos têtes, ce qui augmente lʼimpression dʼêtre dans une cathédrale. Le seul bruit, cʼest le clapotis régulier des rames. Dans un tel décor, impossible de ne pas ressentir la poésie du lieu…»

Envol buse à queue rousse

Envol buse à queue rousse – photo: Martin Pelletier / GRAFCOM.CA

Pour marquer le lancement de notre projet de rivière canotable, nous avons  posé un geste hautement symbolique. Avec la collaboration du centre de réhabilitation des oiseaux de proie «Chouette à voir», nous  avons  procédé au lancement d’une buse à queue rousse qui était enfin rétabli de ses blessures. Tout comme notre rivière, cette buse avait subi de mauvais traitements; dans les deux cas, elles ont droit à un second souffle.  L’envol  de cette buse est le symbole de notre travail ardu pour redonner une santé à notre rivière Salvail.

Gérard Montpetit – Membre du CA,  Comité du bassin versant de la rivière Salvail