Notre Jour de la Terre
Mercredi 22 avril au soir : le CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain) vient de terminer les activités déployées pour souligner le Jour de la Terre une septième fois. Je voudrais d’abord remercier le sous-comité organisateur dont le beau travail a motivé l’enthousiasme intergénérationnel qui a rapproché les élèves du secondaire et les enseignants à la retraite pour ce grand nettoyage du centre-ville de Saint-Hyacinthe. Le tout a débuté à neuf heures sous un beau soleil; mais la pluie a vite fait de nous rattraper pour jouer les trouble-fêtes pendant le dîner festif. C’est la façon que Mère-Nature a choisie pour nous rappeler que c’est elle qui a toujours le dernier mot.
À leur arrivée au parc Dessaulles, les équipes de nettoyage ont reçu leurs directives avant de se diriger vers leur circuit respectif. Mais le comité avait un objectif plus important que le simple fait de pouvoir dire : nous avons ramassé un certain nombre de kilos de déchets. C’était de sensibiliser les étudiants, les citoyens et les dirigeants de la cité à l’importance de l’environnement. Un élève dans mon groupe m’a raconté fièrement qu’il avait ramassé 236 mégots de cigarettes. Au-delà de l’anecdote, il y a un message. C’est le cumul de millions de petits gestes qui fait une différence entre un milieu en santé ou un environnement qui est saturé de détritus de toutes sortes.
Si on y pense bien, qu’est-ce qu’un déchet? Quand est-ce que le journal que j’ai acheté ce matin devient un déchet? Dès que je l’ai lu et qu’il n’est plus utile! La même logique s’applique partout dans la nature. Dès que la feuille de l’arbre n’est plus utile, à l’automne, elle tombe au sol, elle se décompose… et devient de la terre. Ce recyclage est également vrai pour toute matière vivante. Si la décomposition de la matière organique a eu lieu voilà des millions d’années, les processus géologiques l’ont transformée en pétrole ou en gaz naturel.
En ce sens, l’usine de biométhanisation de Saint-Hyacinthe ne fait que copier et accélérer les procédés de la nature. Comme l’a dit Alexis Carrel, prix Nobel en 1912, la formule chrétienne du mercredi des Cendres est rigoureusement exacte du point de vue scientifique : « Souviens-toi, ô Homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. »
Depuis 45 ans, le Jour de la Terre nous fait prendre conscience que notre planète est précieuse et qu’il faut en prendre soin. Cependant, il est faux de dire que l’on veut sauver la planète; celle-ci continuera à exister, avec ou sans humains à sa surface. Au cours des ères géologiques, il y a eu cinq grandes extinctions des espèces vivantes; la dernière a vu la disparition des dinosaures voilà 65 millions d’années. Si nous n’agissons pas pour réduire rapidement nos rejets de carbone dans l’atmosphère, nos petits-enfants seront victimes de la sixième extinction des espèces.[1]
Les organisateurs du Jour de la Terre veulent nous faire comprendre qu’il faut respecter et aimer notre planète; elle n’est pas une poubelle où on peut jeter impunément nos déchets de toutes sortes. N’oublions pas que la Nature (les croyants diront la Providence) aura toujours le dernier mot!
Gérard Montpetit
Membre du CCCPEM
Le 22 avril 2015
1] http://goo.gl/WpGZdz